AVIS LECTURE: La Sacrifiée du Vercors, François Médéline

26/06/2021

Résumé: Une robe bleu roi roulée sous des branchages. Plus loin, une jeune femme sauvagement tondue gît sous un arbre.

Dans cette forêt du Vercors, Marie Valette a été violée et assassinée. Elle avait 24 ans.

Ce 10 septembre 1944, Georges Duroy, commissaire de police près le délégué général à l'épuration, et Judith Ashton, jeune photographe de guerre américaine, se trouvent sur la scène de crime.

En cette journée caniculaire, tous deux s'interrogent. Qui a pu s'en prendre si violemment à la fille d'une famille de résistants ?


Jeunes héros sortis de l'ombre, coupable idéal et villageois endeuillés s'affrontent dans les cendres encore fumantes de la Libération. Car au sortir de cinq années de guerre, ce sont les silences et les règlements de comptes qui résonnent sur les flancs arides des montagnes. 

Envie d'un récit historique aux allures policières, ce roman est fait pour vous. Sélectionné au prix France Bleu - l'Histoire en polar, l'histoire de cette jeune femme retrouvée morte sous les pins du Vercors est un récit poignant, dans une France meurtrie.

Voici mon avis sur La Sacrifiée du Vercors, de François Médéline.


Un roman simple

          Avant toute chose, mettons au clair un des plus gros points noirs du roman : ce n'est, selon moi, ni roman policier, ni un polar. Il s'agit ici bien plus d'un récit historique que d'une enquête policière, pour laquelle le scénario serait trop léger. Le roman est rapide à lire, comme une nouvelle, et ne s'attache donc pas réellement aux détails, ni à le complexité du meurtre. Néanmoins, face à la brutalité des personnages, et le pessimisme du roman, il s'encre parfaitement dans le style du roman noir, qui, pour le coup, se veut en complète cohérence avec le sujet du livre.


Une plume sèche au service de la noirceur

           La plume de Médéline est sèche, et comme spécifié plus haut, l'auteur ne s'accroche guère aux détails banals, auxquels il préfère largement la description des scènes gores. Les expressions employées font parfois preuve de maladresses, et le présent utilisé tout le long du roman donne une impression de décousue, véritable enchainement sans lien de différentes scènes. Comme qui dirait une rhapsodie littéraire. Bien qu'il semblerait que cette plume austère soit au service du sujet, le texte est difficile à lire, et au final peu agréable.


Drame romanesque ou drame théâtral ?

           En effet, il est intéressant de noter que ce roman répond parfaitement aux trois unité du théâtre classique :

-unité d'action, le meurtre

-unité de temps, une journée

-unité de lieu, le Vercors

De quoi offrir à l'auteur la capacité de dérouler au fil des pages une tragédie à la Racine, gorgée d'appréhension, de tristesse et de pitié.


Une part historique qui mérite d'être reconnue

            Enfin, force est de reconnaitre que la trace historique du roman est intense. Comment mieux faire comprendre l'histoire à un lecteur, qu'en la lui faisant vivre ? L'on connait tous les périodes de guerre, enseignées sur les bancs de l'école, mais que sait-on de ce qu'il se passa après ? Médéline remet avec finesse au centre de l'attention la question de la culpabilité, laissant le lecteur dans les tourments de la vérité, qui encre les pages de l'histoire de France, et d'Allemagne. Les mots sont choisis, et la jargon historique est, pour une fois, mis à l'honneur.


            En conclusion, La Sacrifiée du Vercors ne fut pas un coup de cœur, car après lecture de la quatrième de couverture, j'en attendais bien plus que ce que j'ai découvert. Il est néanmoins à noter que tous les passionnés d'histoire se délecteront de cette fiction, aux allures souvent si vraies.

Lu et approuvé. JDW 

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