CV - C'EST VOUS: Claire Gourlet, Le Chien qui Louche

C'est en une froide matinée de Mars que Claire Gourlet, gérante de la Librairie-café Le Chien qui louche, m'accordait ce rendez-vous téléphonique. Entre confinements, hivers rudes et difficultés face l'installation d'un commerce en espace rural, la libraire a répondu à toutes mes questions, et même les plus Indiscrètes. Retour sur cet échange.

Qu'est ce qui vous a poussé à vous installer à Rochefort Montagne?

CG: C'était une envie personnelle de faire vivre le coin, de faire un vrai service pour les habitants. J'ai longtemps hésité, entre m'installer dans un lieu plus touristique ou rester à Rochefort Montagne, mais au final j'aime avoir ma clientèle, fidélisée et habituée. Lorsque je suis arrivée, j'ai eu la chance d'être aidée, autant par la Région, qui est très attachée à la culture, que par la fondation Follereau, qui m'a aidée dans ma reconversion ; et puis j'ai eu beaucoup de preuves de solidarité, avec des dons de financement participatif, de la part de ceux qui ont cru en ce projet.

Vous constituez un passeur de culture, notamment dans ce milieu rural, est-ce que la reconnaissance récente des librairies comme commerces de première nécessité est une victoire pour vous ?

CG: Totalement ! Le premier confinement a été très dur pour nous, libraires, mais c'est complètement une victoire que d'être reconnus enfin comme nécessaires à l'épanouissement de tous. Et puis durant la pandémie, on a beaucoup parlé des petits commerçants, montrant aux gens qu'il n'y a pas que les grandes plateformes, mais qu'il y a aussi pas mal de commerces de proximité. Les clients se sont rendus compte que livre n'est pas plus cher en boutique, et se sont dits « autant aider le commerçant du quartier » !

Pourquoi avoir appelé cette librairie Le Chien qui Louche ?

CG: Le Chien qui louche est avant tout un album d'Etienne Davodeau, un auteur de BD que j'aime beaucoup. J'ai discuté avec lui pour lui expliquer le projet et lui demander l'autorisation de reprendre son nom, qu'il m'a sans soucis accordée. Par la suite, avec la graphiste, on a travaillé à partir des dessins originaux de Davodeau pour le logo. Et si vous venez pour la première fois à la librairie, vous avez de fortes chances de repartir avec la BD sous le bras.

Quel ouvrage conseillez-vous en ce moment?

CG: Récemment, j'ai adoré le dernier Olivier Bourdeaut, Florida, aux éditions Finitude, qui parle de l'addiction d'une jeune fille pour la compétition. On y découvre vraiment la vie d'une adolescente, perdue entre l'absence de son père et le manque d'amour de sa mère. Le rapport au corps est vraiment fascinant dans ce roman, et Olivier Bourdeaut réussit à retranscrire énormément d'émotions, tout en écrivant à la première personne, ce qui est un pari un fou !

Si je cherche une référence très précise, je peux la commander ?

CG: Oui, c'est tout à fait possible. Je peux commander à peu près tous les livres, qui mettent environ une semaine à arriver. Je renouvelle aussi régulièrement les étagères, alors il ne faut pas hésiter à passer plusieurs fois à la librairie ; et puis il y a évidemment le conseil du libraire ! Ça me fait toujours plaisir de recommander un bouquin à mes clients, à partir de mes lectures personnelles.

Le chien qui louche, une librairie-café à retrouver sur le site internet lechienquilouche.fr, sur les réseaux sociaux (@lehcienquilouche) ou bien sûr à Rochefort Montagne (à 20 minutes de Clermont Ferrand), Place de La Fontaine. JDW