AVIS LECTURE: Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle, Stuart Turton

25/01/2021

Résumé: Ce soir à 23 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée. Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ? Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l'identité de l'assassin et empêcher le meurtre. Tant qu'il n'est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée. Celle de la mort d'Evelyn Hardcastle.

Amoureux des récits riches, tant par la description que par les personnages ou le nombre de pages, bienvenue ! Aujourd'hui, intéressons nous à une immense commode des enquêtes à tiroirs, un ouvrage qui a beaucoup fait parler de lui à travers les réseaux sociaux, probablement d'avantage pour sa couverture que pour son histoire: 

voici mon avis sur Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle, de Stuart Turton. 

Un récit long mais bourré d'émotions

          Oui; ce roman est LONG ! Trop long, à mon goût (594 pages). Mais cette longueur semble être au service de l'intrigue. Alors que les péripéties s'enchaînent à un rythme effréné, passant parfois deux scènes d'action en deux pages, force est de reconnaître que ce roman n'a pas de facilités scénaristiques, bien au contraire. Alors que l'on part dans tous les sens au fur et à mesure de l'avancée des découvertes du personnage, l'on passe par bon nombre de sentiments, et il est facile de palper l'intension de l'auteur, qui s'efforce à faire travailler les 5 sens de ses lecteurs. La froide noirceur de cette maison frappe de plein fouets dans certains passages du roman, et le récit, au présent (avec cette conjugaison étrange utilisée tout au long du roman qu'est la formule "demandé-je") est un enchainement malsain d'hommes et de femmes aux actions toutes plus regrettables les unes que les autres.


Un roman perdu dans l'espace

          Mais l'un des aspects les plus intéressants de l'ouvrage est certainement le jeu installé autour du cadre spatio-temporel; procédé auquel j'ai été très sensible. Techniquement parlant, le roman ne se passe jamais, et nulle part ! On ne définit rien d'autre que cette maison sale -véritable allégorie à la folie dans laquelle peut être enfermé un Homme-, et il n'est pas déplacé de penser que l'action peut se dérouler aux 19ème comme au 20ème ou au 21ème siècle; on ne sait rien du contexte (c'est d'autant plus intéressant de noter à quel point l'auteur sait faire des personnages, à l'allure soignée, mais pas datée). Le temps, qui a une importance capitale dans ce roman, est mis à rude épreuve: on recommence les journées, participant chaque soir à un voyage temporel, mélangeant la nuit et la jour, attendant parfois des heures que la mort vienne, puis qu'avec la nuit, le temps remontant, qu'elle fasse revivre les cadavres... 


Une affaire simple, une enquête laborieuse

          Bien que Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle soit bourré de péripéties intéressantes, et n'ait, comme dit plus tôt, aucune facilité scénaristiques, l'un des point faibles du roman est certainement la simplicité de l'affaire policière, autour de laquelle tout le livre tourne (le meurtre d'Evelyn). Je ne divulguerai pas ici le dénouement de cette fade affaire, si il y avait parmi vous des lecteurs avec du temps devant eux qui décideraient de s'attaquer à ce colosse, mais le crime est certainement l'élément le plus banal de la maison, et découvrir le nom du tueur avait pour moi beaucoup moins d'importance que de savoir comment le protagoniste (Aiden Bishop) se sortirait de la situation dans laquelle il était plongé. De plus, l'enquête tire sa complexité du nombre, beaucoup trop abusif, de personnages secondaires, qui, sans compter la centaine de domestiques, sont au nombre de 28! La liste de ceux-ci, présente au début du roman, n'est pas superflue...



          En conclusion, vous l'aurez compris, ce livre n'était pas pour moi un réel coup de cœur, bien que j'en ai apprécié la lecture. Même si ce livre ne restera pas à jamais dans ma tête (j'ai même oublié certaines péripéties et la plupart des détails), il faut bien l'avouer, nous sommes face à une bonne tranche de suspense ! certes, la plume a su me décevoir, voire manquer de maturité; mais ce huis clos assez passionnant tient ses promesses, une affaire sombre, une aventure paranormale, dans un écrin sauvage...


Lu et approuvé. JDW





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