CV - C'EST VOUS: Philippe Geluck, père du chat

28/12/2020

C'est par un drôle de mercredi d'hiver que le célèbre dessinateur et humoriste Philippe Geluck me recevait, dans son bureau, par visioconférence. En compagnie de Mme Régine Le Chat, de Gaby Aubert (Radio Rennes) ou de la journaliste Mylène Michel (OuestFrance), et grâce à une initiative du grand restaurant breton Le Paris Brest, un ensemble de cinq chanceux a pu rencontrer l'humoriste belge, père du Chat. A l'occasion de la sortie du 23ème album du matou le plus sarcastique mais attachant au monde, l'auteur a répondu à nos moindres questions. 

Retour sur cette rencontre pleine de rire, et de sincérité.

Comment est venu le titre de ce nouvel album, Le Chat est parmi nous ?

          Le titre d'un album; ce n'est pas toujours simple ! J'ai appelé le premier Le Chat, ce qui tombait sous le sens. Les suivants ont été Le Retour du Chat puis La Vengeance du Chat, mais le quatrième album m'a posé problème; je l'ai donc appelé Le Quatrième chat. Mais au bout du 23ème, il faut réussir à trouver ! J'ai des carnets remplis de listes de titres pléthoriques, qui me permettraient de trouver encore des titres si je devais faire des albums pour les 1500 prochaines années (rires), mais j'essaye de trouver un titre qui convienne à l'humeur du moment, et au dessin que je propose en couverture. 


Comment effectuez-vous la part entre travail et vie personnel, dans ce milieu où l'inspiration est partout?

          C'est le danger, effectuer la part ! Mais chaque matin, je suis là à 9h, et chaque soir, j'éteins tout à 19h, je ferme l'atelier, et je remonte chez moi, et la vie privée reprend. J'ai depuis très longtemps réussi à réellement séparer les deux. C'est une discipline, car mon métier me passionne, et j'ai évidemment tout le temps l'esprit en éveil et les idées qui fusent, mais je m'empêche de les avoir, quand je suis avec mes amis et ma famille. Je pense qu'il faut apporter toute l'attention à ses proches, et ne pas leur imposer cette vie publique que j'ai. J'essaye d'avoir, dans une vie d'artiste, des horaires d'employé de bureau. 


Que répondez-vous aux critiques ? 

          Je pense que le dessin humoristique, même s'il peut être cruel sur un sujet cruel, n'est jamais aussi cruel que la réalité qu'il commente, et ça il ne faut jamais l'oublier. Je pense qu'on peut parler de ce que l'on veut, tant qu'on est dans l'humour. Les critiques existent. J'essaye de ne pas toujours les écouter.


Comment est arrivé le Chat ? 

          Tout a démarré sur mon carton de mariage ! Quand j'ai épousé ma merveilleuse femme, en 1980, on était rasés comme les blés, pas un rond en poche. On venait d'acheter une maison plutôt vieillotte et froide, et au moment où on s'est mariés, tous nos invités nous ont offert de quoi aménager cette maison. A l'époque le chat n'existait pas encore, mais pour les remercier, j'ai dessiné ce dessin (Geluck se munit d'un papier et commence à dessiner), avec au verso marqué "Philippe et Dany sont heureux d'être mariés, et vous remercient pous vos jolis cadeaux". Et lorsqu'on ouvrait le carton, on trouvait ça à l'intérieur. Ca a fait vibrer tout le monde. 

Et puis pour la naissance de mon fils, j'ai redessiné ces mêmes chats, suite à quoi, voyant ma patte artistique, l'on m'a conseillé de participer à un casting, organisé par un journal régional belge, qui cherchait un dessinateur. Je ne savais vraiment pas quoi dessiner, alors j'ai repris ce chat, à qui j'ai fait dire 2 ou 3 conneries; j'ai apporté ça au journal, et le lendemain j'ai été choisi.


Où peut-on trouver Le Chat ?

          Le Chat était au musée Soulages à Rodez, 4 ou 5 jours avant le confinement, et j'espère que dès qu'on aura piqué les vieux (rires), pardonnez-moi, dès qu'on aura vacciné les plus âgés, le musée rouvrira. C'est un rêve éveillé pour moi, car j'ai une admiration pour Soulages depuis que je suis môme -mon père me montrait des tableaux de grands peintres dont Soulages lorsque j'étais jeune, et ça ne m'a jamais quitté-. Il y a aujourd'hui une trentaine de tableaux du chat affichés dans l'espace permanant de Soulages, ce qui n'est arrivé à aucun artiste, de leurs vivant. Le directeur du musée, à qui j'en parlais, me disait qu'il n'y avait eu que quatre artistes avant moi à être exposés dans la galerie permanente, et il s'est avéré que c'était Rembrandt, Courbet, Goya et Hugo, tous post-mortem; alors je me suis dit "ça va, je peux venir après" (rires). Sinon il y avait une exposition, prévue pour avril 2020 sur les réseaux sociaux, qui sera reconduite, je l'espère au printemps 2021; et vous pouvez retrouver une visite virtuelle de l'exposition Un Geluck peut en cacher un autre sur le site The Belgian Gallery. 


Ce personnage très célèbre du Chat vous vient-il d'un amour pour ces bêtes ?

          C'est vrai que j'ai toujours vécu avec des chats, plus maintenant, malheureusement, depuis une dizaine d'années puisque nous vivons à Bruxelles -et que je ne veux pas imposer à un animal la vie dans un environnement sans jardin-, mais ils me passionnent ! Dès que je vais chez des amis où il y a un chat, qu'il soit plutôt sauvage ou très câlin, il vient sur mes genoux. Sans doutes savent-ils ce que je fais pour eux. Mais c'est vrai que j'aime les chats, j'aime les gens, de manière générale, mais aussi les animaux bien sûr : une douzaine d'huitre ou une bonne côte de bœuf, j'adore (rires) !



Tous mes remerciements sont tournés à l'équipe du Paris Brest, qui organise régulièrement sur sa page Instagram (@leparisbrestbychristianlesquer) des dîners en tête à tête avec les plus grands noms de la culture francophone; ainsi qu'à Monsieur Yvon Lechevestrier, dont la sympathie n'a d'égale que la moustache flamboyante. Et bien sûr au génie, Philippe Geluck. JDW 

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